La perte d’un proche, cette blessure indélébile et invisible
Le corbeau est un animal spirituel associé aux mystères de la vie et à la magie. Il est le guide des âmes perdues, il les prend sous ses grandes ailes pour les amener dans la lumière.
La colombe symbolise elle aussi l’envolée de l’âme vers le ciel, elle représente aussi la paix, ici le fait de partir en paix.
Ensembles ils représentent le Yin & le Yang, le féminin sacré et le masculin sacré, le bien et le mal, l’équilibre pour être en paix
Cet article restera probablement enfoui dans mes pensées, une sorte de thérapie pour l’âme déchirée par la perte brutale de celui qui a partagé ma vie en tant que grand-père de cœur pendant 32 ans. Notre lien n’était pas tissé par le sang, mais par un amour inconditionnel, une complicité profonde qui transcende les liens familiaux conventionnels. Trois semaines se sont écoulées depuis que tu n’es plus là, et chaque jour semble être un combat pour affronter le vide de ton absence.
La perte d’un être cher est comme un coup de poing dans le ventre, un pas en arrière dans notre propre existence. Elle est accompagnée d’une multitude d’émotions tourbillonnantes : la tristesse, la colère, le désespoir. Pourtant, la société nous dicte de masquer nos sentiments, de faire semblant d’aller bien, comme si exprimer notre douleur était une faiblesse. Mais je refuse de me plier à ces normes sociales, car ma douleur est le témoignage de l’amour profond que je porte à cet homme qui a marqué ma vie de son empreinte indélébile.
Dans mon cheminement spirituel, j’ai appris que les rites de passage, aussi douloureux soient-ils, sont des occasions d’évolution et de croissance personnelle. Ils nous défient de puiser au plus profond de notre être pour trouver la force de continuer, malgré la douleur. Et derrière chaque épreuve, il y a une leçon à tirer, une récompense cachée qui émerge lorsque nous surmontons nos obstacles.
Ma récompense dans cette épreuve, c’est de savoir que je n’ai aucun regret. J’ai été là pour lui, dans les bons moments comme dans les pires, et j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour lui apporter réconfort et soutien. Mon seul regret est de ne pas lui avoir apporté sa glace à la fraise le lundi 23 mai, mais au fond de mon cœur, je sais qu’il comprendrait. Cette expérience m’a également permis de grandir, d’apprendre à accueillir et à gérer mes émotions avec compassion et bienveillance.
Alors oui, la douleur est toujours présente, et elle le sera probablement encore un moment. Mais je choisis de me concentrer sur les souvenirs précieux que nous avons partagés, sur l’amour qui nous a unis, et sur la gratitude d’avoir eu cet homme extraordinaire dans ma vie. C’est là ma plus grande récompense, et c’est ce qui me donne la force de continuer à avancer malgré l’absence.
Tu es parti mais tu es partout…
Mon Lélé, c’était ainsi que je t’appelais, toi qui as traversé tant de guerres, tant de luttes contre les problèmes de santé. Malgré ces épreuves, tu as été le témoin de nombreux moments de bonheur dans nos vies.
Tu as eu la chance de rencontrer mes enfants, tous les deux. Je me souviens encore de l’annonce de ma première grossesse, de la fierté dans tes yeux à l’idée de devenir arrière-grand-père. Et puis, il y a eu l’annonce du deuxième prénom d’Alek, mon aîné, Elie, en hommage à toi, ce grand homme qui m’a élevé.
Nous avons partagé tant d’événements ensemble, de Noëls chaleureux, de Nouvel An festifs, et d’anniversaires joyeux. Tu nous racontais tes histoires sur la guerre, sur les Allemands qui vivaient dans ta grange, sur la guerre d’Algérie qui t’avait marqué à jamais. Malgré les épreuves, tu gardais une force et un courage exemplaires.
Je me rappelle aussi de nos appels réguliers, où je te partageais nos victoires et, parfois, nos échecs. Tu étais toujours là, avec tes conseils avisés et ton soutien inconditionnel.
Et puis, il y avait le 4-21 dans le jardin de maman, ce coin de verdure où nous partagions de précieux moments de convivialité. Tu as suivi de loin l’évolution des travaux de la maison, avec tant d’impatience de venir y jouer une partie de pétanque. Ton admiration pour notre travail acharné et la transformation de notre demeure resteront gravées dans nos mémoires.
Tu as manqué mon mariage, l’évolution de ma vie professionnelle, mes victoires, mes doutes, mes peines, mes colères que je partage depuis ton départ. Mon dieu que tu me manques.
Aujourd’hui, tu n’es plus physiquement parmi nous, mais ton souvenir demeurera éternellement dans nos cœurs. En ton honneur, nous prendrons soin de nous et nous serons élégants chaque jour, à ton image. Tu resteras à jamais notre inspiration, notre guide, notre source de force et de sagesse.
Gérer le deuil en 5 étapes
« Parler de ses peines c’est déjà se consoler. »
— Albert Camus
Lorsque nous abordons le processus de guérison, nous ne pouvons pas ignorer les étapes décrites par Elisabeth Kübler-Ross dans son livre « Les Derniers Instants de la Vie ». Ces étapes sont loin d’être linéaires, et il est tout à fait possible de les traverser de manière simultanée, sans suivre un ordre précis. Dans mon propre cheminement, j’ai vécu ces étapes de la manière suivante :
🕊 Le déni : Lorsque mes grands-mères, mon cousin bien-aimé, et plus récemment, mon grand-père de cœur, sont partis, j’ai refusé d’accepter la réalité. Les jours qui ont suivi le décès de mon cousin chéri, je répétais inlassablement : « Je n’arrive pas à y croire », « C’est impossible ». J’étais sous le choc, incapable de concevoir que quelqu’un d’aussi jeune puisse partir si brusquement. Même lorsque nous sommes « préparés » à la perte, comme c’est souvent le cas avec les personnes âgées ou malades, la douleur de la séparation est toujours aussi poignante.
🕊 La culpabilité : Les « Si j’avais su ? », « Si j’avais agi autrement ? » tournaient en boucle dans mon esprit. Mon grand-père avait exprimé le désir de déguster une glace à la fraise, un simple plaisir auquel je n’ai pas pu répondre. C’est une douleur qui me hantera toujours. De même, mon cousin avait évoqué son mal-être la veille de son départ, un cri silencieux auquel je n’ai pas su répondre. Avec le recul, et grâce à mon ouverture à la spiritualité, je réalise que certaines choses sont écrites, que notre destin est parfois tracé.
🕊 La colère : Cette émotion est dévastatrice, pouvant être dirigée vers n’importe qui ou n’importe quoi. J’ai ressenti de la colère envers moi-même lorsque Mike est parti, regrettant de ne pas avoir pris le temps de discuter avec lui. Pendant plus de quatre ans, je me suis accrochée à nos derniers échanges, espérant en vain pouvoir changer le cours des événements. J’ai vécu dans un état de déni et de colère simultanément.
🕊 La dépression : Le vide abyssal qui s’installe, où rien ne semble avoir de sens, où aucun sourire ne parvient à illuminer nos visages. La dépression peut devenir étouffante, nécessitant parfois l’aide d’un professionnel de la santé pour en sortir. Personnellement, j’ai consulté pour surmonter le poids de la perte de mon cousin, et ces séances ont été salvatrices. Il n’y a aucune honte à demander de l’aide, à partager nos douleurs avec des inconnus qui peuvent nous offrir un soutien sans jugement.
🕊 L’acceptation : Ce n’est pas le moment où tout redevient parfait, où la douleur disparaît. C’est plutôt le moment où nous avons accompli une grande partie du travail. Le deuil ne disparaît jamais totalement ; au fil du temps, nos esprits pansent nos blessures pour mieux les protéger. La douleur diminue, mais elle ne s’efface jamais complètement. Même après avoir accepté la perte, des périodes de deuil peuvent surgir, parfois des années plus tard, nous rappelant que le processus de guérison est un chemin long et sinueux.
Le deuil demande du temps, et chacun le traverse à sa manière. Les rituels peuvent être d’une grande aide pour gérer ces différentes étapes. Je vous encourage, si vous traversez actuellement une période de deuil, à accueillir vos émotions, à accepter votre humanité. Même si notre société nous pousse à réprimer nos sentiments, il est essentiel pour notre évolution personnelle de les laisser s’exprimer, de lâcher prise sur ce que nous ne pouvons pas contrôler.
Rituel de deuil (n°1)
Comme lorsqu’on médite chaque rituel doit être fait dans un endroit et surtout à un moment où on ne nous dérangera pas. Pour ce qui va suivre il n’y a pas de moment spécifique ou de jour, ce rituel doit être réalisé quand on en ressent le besoin, même si c’est tous les jours. Ce n’est pas facile et il se peut que lorsqu’on commence on ait envie de revenir en arrière, mais il faut persévéré, ne pas déclarer forfait de suite. On peut faire une pause et réfléchir sur le pourquoi on souhaite arrêter:
La peur de laisser vivre ses émotions?
Ne pas vouloir sortir de son deuil?
On redoute de ne pas savoir sortir de son deuil car on ne le gère pas tous de la même façon et certaines personnes ont peur que le défunt leur en veuille s’il passe à autre chose, alors qu’aucun mort ne souhaite qu’on le pleure sans retrouver gout à la vie. Le deuil prend du temps et il faut prendre ce temps pour en sortir.
Fournitures:
- De quoi t’allonger sur le sol,
sauf si tu réalises ceci dans
ton lit - De quoi écrire
- Une bougie dans un bougeoir
en verre - De l’encens de sang dragon
- Un tambour ou une crécelle
- De l’eau et des mouchoirs
Préparation:
Crées toi un endroit confortable où tu peux t’allonger ou t’assoir autant de temps que tu le souhaites.
En sécurité allume la bougies et l’encens puis rassemble le reste des fournitures à proximité.
Rituel
On s’installe confortablement soit sur le petit nid douillet qu’on s’est fait, soit sur son lit. Tout le temps du rituel il faut être libre de ses mouvements. Prends quelques minutes pour te concentrer sur ton deuil, du fond du coeur dis-lui que tu es prêt à communiquer avec lui. Je ne te parle pas de spiritisme, je te parle juste de toi qui vas travailler sur ce deuil.
Prends ce que tu as prévu pour écrire ( journal, feuilles volantes,…) et écrit sur ce que tu ressens, sur le défunt, et tout ce qui te vient face à ce départ. Écris à ton deuil comme si tu lui rédigeais une lettre. Laisse aller tes émotions, exprime les tout en écrivant. Laisse exprimer tout ce que tu as besoin d’exprimer. Pour ma part j’ai besoin de crier, de pleurer jusqu’à épuisement. Le tambour permet de faire vibrer ton corps, mais il n’est pas obligatoire. La crécelle je m’en sers plus en fin de rituel pour accompagner le départ de mon deuil.
Il n’y a pas de bonne ou mauvaise émotion, tu peux frapper du poing dans un coussin, tout ce que tu feras dans cet espace de rituel t’aidera à gérer ton deuil. Pendant l’écriture tu auras besoin de faire une pause et c’est légitime, relis-toi, bois un coup, concentres-toi sur ta respiration pour te recentrer puis remets-toi à couler de l’encre.
Quand tu auras fini d’écrire, bois un grand verre d’eau, fais un ancrage à la terre, soit en visualisant, soit en t’aidant d’un ancrage sur YouTube. Libère lentement toutes les émotions que tu as généré, une fois terminé souffle sur la bougie et éteins l’encens. Nettoie l’espace de rituel mais surtout ne reviens pas sur tes écrits. Laisse le temps s’écouler pour te relire, et si tu ne les relis jamais ce n’est pas grave. Tu peux aussi bruler tes écrits. Pour ma part je les brules pour visualiser mon deuil se consumer pour laisser place au soleil.
Je suis de tout coeur avec toi dans ce processus, d’autant plus que je le vis actuellement.
Je connais cette douleur, cette souffrance et cette sensation d’être seule même au milieu de la foule.
Je t’envoie des ondes de guérison et d’amour