Samhain : Là où la mort devient renaissance

Coucou toi !
J’espère que tu vas bien, ici c’est la folie !
Pourquoi ?
Parce qu’on y est enfin, on entre dans ma saison préférée, la saison dites des sorcières.
Comme chaque fin d’octobre, la Terre s’éteint doucement. Les arbres se dénudent, le vent se lève, les nuits s’allongent. On sent quelque chose d’indéfinissable dans l’air. Un frisson ancien. Un rappel : tout meurt, tout renaît, rien ne se perd.
C’est ça, Samhain. Pas uniquement une fête mignonne avec des citrouilles. C’est un portail énergétique, un entre-deux mondes. Une invitation à descendre en soi, à regarder l’ombre droit dans les yeux, et à dire :
“Ok. Je suis prête à laisser mourir ce qui n’a plus lieu d’être.”
Samhain, la fin de l’été
Avant que les églises ne s’érigent et que les dogmes ne s’installent, les Celtes célébraient Samhain – la “fin de l’été”. Ce moment marquait le nouvel an des peuples celtiques : la moisson était terminée depuis Mabon ( solstices d’Automne ), les troupeaux rentraient, le monde s’apprêtait à hiberner.
Mais pour eux, c’était bien plus qu’une histoire de saisons. C’était une bascule énergétique majeure : la lumière s’efface, l’obscurité s’installe. Et dans cette obscurité, les frontières s’amincissent. Le voile entre les vivants et les morts devient si fin que les deux mondes se frôlent.
Alors on allumait des feux, on déposait des offrandes, on honorait les ancêtres. On dansait, on chantait, on priait, on se reliait. Parce qu’on savait que la mort fait partie de la vie, qu’elle n’est pas ennemie, qu’elle prépare la renaissance.
Le feu de Samhain

Chaque clan éteignait le feu de son foyer pour venir rallumer sa flamme auprès du feu sacré du druide. Un seul feu, collectif, symbole de l’unité et de la protection. De cette flamme, chacun repartait avec un brandon pour redonner vie à sa maison. C’était un rituel fort. Un acte symbolique :
“Je prends la lumière de la communauté pour continuer à briller dans l’hiver.”
Pas de “new age” là-dedans, juste du sens, de la Terre, et du sacré brut.
Samhain, la nuit des morts… et des vivants courageux
Samhain, c’est la nuit où tu regardes ce que tu n’as plus envie de fuir. Ce que tu laisses derrière toi. Les schémas, les blessures, les illusions. Ce que tu as besoin de brûler pour continuer à avancer. C’est aussi le moment où les ancêtres se rapprochent. Pas forcément pour nous “hanter”, mais pour nous souffler leur sagesse, pour dire :
“On a traversé avant toi. Tiens bon. Continue d’éclairer ce qu’on a tu.”
Et si tu tends l’oreille, tu peux presque les entendre dans le vent d’octobre.
Et cette année, je le ressens encore plus fort. Je travaille sur mon arbre, sur ces racines qui m’ont construite mais qui m’ont aussi blessée. Je libère les chaînes invisibles, j’épure le karma — pour moi, mais surtout pour mes enfants.
Parce que je veux qu’ils grandissent légers, libres, alignés. Je profite de ce portail de Samhain pour allumer mes bougies, parler à ceux qui ne sont plus, leur dire merci. Je fais mes rituels, pas pour invoquer… mais pour honorer. Pour fermer les cycles, guérir les lignées, et continuer à marcher, le cœur plus apaisé.
Quand Samhain devient la Toussaint

Avec l’arrivée du christianisme, l’Église a compris que cette fête païenne était trop ancrée pour disparaître. Alors elle l’a récupérée ( oui encore une fête reprise par le christianisme )
Le pape Grégoire III déplace la fête de tous les saints au 1er novembre, pile sur Samhain. Le lendemain, le 2 novembre, devient la Commémoration des morts. Le message change, mais l’énergie reste : on honore les âmes.
Le but, à l’époque, c’était d’effacer les rituels païens. Mais la vérité, c’est qu’ils ont survécu. Ils ont juste changé de costume. Sous la prière, le feu de Samhain brûle encore.
Halloween : la version populaire du sacré
Quand les Irlandais ont migré vers l’Amérique, ils ont emporté avec eux Samhain. Là-bas, ça s’est transformé en Halloween – All Hallows’ Eve, la veille de la Toussaint. Les feux sont devenus des lanternes, les offrandes des bonbons, les masques des déguisements. La fête s’est dénaturée, oui, mais le fond est resté le même : on joue avec la mort pour ne plus en avoir peur.
Même quand la société oublie le sacré, le sacré trouve toujours un moyen de se glisser quelque part. Sous la forme d’un rire d’enfant, d’une bougie dans la nuit, d’une citrouille éclairée sur un rebord de fenêtre.
Samhain & Toussaint : deux visages d’un même mystère

Samhain honore le cycle de la nature et les ancêtres de chair et de sang. La Toussaint honore les âmes sanctifiées et la vie éternelle. L’une vient de la Terre, l’autre du Ciel. Mais toutes deux parlent de continuité, de lumière, et de mémoire.
Là où Samhain dit : “Rentre dans l’obscurité pour renaître.”
La Toussaint murmure : “La lumière ne s’éteint jamais.”
Et si au fond, c’était la même vérité, vue sous deux angles ? Deux chemins vers le même passage.
Célébrer Samhain aujourd’hui : un rituel de pouvoir
Pas besoin de pierres runiques ou de robe druidique.
Juste de présence et d’intention.
1. Crée ton autel d’ancêtres
Mets une bougie, une photo, un objet symbolique, une fleur. Assieds-toi, ferme les yeux.
Dis simplement :
“Merci. Je vous honore. Grâce à vous, je suis ici.”
Ressens. Pas besoin d’en faire plus.
2. Brûle l’ancien
Écris sur un papier tout ce que tu veux laisser partir : culpabilité, peur, blocages, blessures, illusions. Brûle-le. Observe la fumée monter. C’est ton offrande. Ton renouveau commence ici.
3. Allume le feu intérieur
Prends une grande respiration. Visualise une flamme dans ton cœur. Promets-toi de la laisser briller, même quand tout devient sombre.
4. Honore ton ombre
Regarde ce que tu caches. Ce que tu juges. Ce que tu refuses d’aimer.
Puis dis-lui :
“Je te vois. Je t’accueille. Tu fais partie de moi.”
C’est ça, la vraie lumière.
Samhain, la magie de la fin

Samhain, ce n’est pas “la mort”.
C’est le point zéro, l’espace avant le renouveau.
C’est le silence avant le cri.
La graine sous terre avant l’éclosion.
C’est là que tout recommence.
Là où tu te dépouilles de ce qui te pèse.
Là où tu te rappelles que mourir, dans le fond, c’est juste se transformer.
Samhain, c’est le moment où tu éteins la lumière du monde pour rallumer celle de ton âme.
— Halte Holistique